Cécile Degos est scénographe. Méconnu, son travail est pourtant crucial pour l’organisation d'expositions. C’est elle qui est chargée de mettre en scène les œuvres présentées en leur trouvant un écrin approprié. Un cadre crucial qui joue sur le succès ou non d’une exposition. Plongée dans les coulisses de cette préparation artistique frénétique où adaptabilité et créativité sont les maîtres mots.
Le sol est recouvert d’une toile, la peinture est encore fraîche. En entrant dans la galerie Bastok-Lessel, située dans le VIIIe arrondissement de Paris, il faut marcher sur la pointe des pieds, se faire tout petit. Généralement, lorsque nous visitons une exposition, nous voyons le résultat final. Mais ici, le chantier est en cours et l’installation n’est qu’à un stade embryonnaire. À sa tête, la scénographe Cécile Degos, dont le métier s’apparente à celui d’une équilibriste. Mettre les œuvres en valeur sans qu’elles accaparent le regard, telle est sa quête quotidienne. Un jeu subtil où un simple millimètre peut modifier à lui seul la perception d’une œuvre.
Cette exposition à la galerie Bastok-Lessel met à l’honneur les œuvres de Basquiat, de Warhol et de Haring. Trois artistes majeurs aux univers pluriels pour lesquels il était impératif de délimiter les espaces. Pour la partie sur Warhol, la scénographe s’est inspirée de la Factory, l’atelier new-yorkais de l’artiste ouvert en 1964. Des murs entièrement argentés recouverts de papier isolant, matériau peu courant, loin d’être noble. Un univers particulier qui permet déjà de s'imprégner de la mythologie de l'icône du pop art et de déployer son imagination.
